Territorialité du chien : définition et spécificités
Si le rapport qu’entretient le loup avec son territoire est une évidence, la notion de territorialité du chien reste un sujet controversé. Si certains affirment que le canidé est tout sauf territorial, d’autres pensent le contraire. Afin de mieux comprendre la territorialité du chien, il convient avant tout de déterminer exactement ce qu’est la notion de territoire et comment le canidé le conçoit.
Comprendre la notion de territoire
Chez les animaux, le territoire représente une parcelle de terrain plus ou moins vaste ou même un endroit délimité dans lequel ils peuvent vivre et circuler librement. Dans un territoire qu’il considère comme sien, un animal reste souvent aux aguets et chasse les autres congénères qui y pénètrent.
Le territoire peut se définir comme un lieu où un animal chasse ou se reproduit. C’est une zone délimitée dans laquelle il peut également donner naissance à des petits et former ceux-ci. Chez certaines espèces dites territoriales, il est possible qu’en dépit de leur territoire, elles investissent d’autres endroits pour chasser ou s’approvisionner.
D’une manière générale, la territorialité du chien n’est pas comparable à celle de certains animaux sauvages comme le lion, la hyène, etc. Elle est moins spécifique et se limite aux ressources grâce auxquelles le canidé peut satisfaire ses besoins vitaux.
Pour le chien, sa maison, sa niche ou son panier est une ressource indispensable, car elle lui procure une sécurité certaine. La territorialité du chien est moins prononcée, mais elle existe d’une certaine manière. Pour preuve, votre compagnon canin supportera mal le fait qu’un autre chien, un animal ou un étranger touche à son espace de vie. De la même manière, l’approche d’un congénère ou d’un étranger qu’il identifie comme malveillant peut réveiller la territorialité du chien. Cette dernière s’exprimera généralement par un comportement agressif de l’animal ou par l’adoption d’une posture d’attaque.
La territorialité du chien peut ainsi s’exprimer de différentes manières. Elle ne suit pas forcément les mêmes schémas que chez les autres espèces. Comme le canidé est un animal domestique, pour lui la notion de territoire reste très relative. Sa priorité, ce sont ses ressources à savoir le lieu où il vit, mange et dort.
Spécificités de la territorialité du chien
D’une certaine manière, les marquages sont considérés à tort comme des expressions de la territorialité du chien. Si chez certains animaux comme le chat, le marquage peut effectivement être un signe flagrant de territorialité, ce ne sera pas forcément le cas pour le chien. Il faut savoir que la territorialité du chien est très nuancée.
À l’instar de bon nombre d’animaux, le canidé peut uriner pour marquer certains objets et endroits. Cela ne signifie pas pour autant qu’il délimite ce qu’il considère comme étant son territoire. Chez le chien, l’urine représente une autre forme de communication. Elle l’aide par exemple à baliser une route et elle lui sert également pour signifier à ses congénères le chemin à suivre. Le marquage par l’urine est un autre moyen pour le canidé de définir une zone dans laquelle il peut se détendre et se sentir en sécurité. Cela n’exprime pas pour autant la territorialité du chien face à ses congénères. À ces derniers, l’urine parsemée par votre compagnon canin tout au long de vos promenades peut leur permettre de mieux le connaître. Notez que dans une urine de chien, différentes substances chimiques aident à définir l’état de santé de l’animal, son âge, son sexe, son état émotionnel, et bien d’autres encore.
Si votre chien dépose ses excréments à certains endroits spécifiques, cela ne signifie pas qu’il est de nature territoriale. De la même manière, un chien qui se met en position de défense ou qui aboie à l’approche d’un étranger dans votre jardin n’est pas un animal territorial. En réalité, c’est simplement une manière pour lui de manifester sa présence et de faire savoir à l’intrus qu’il pénètre dans une zone dans laquelle il n’a pas été invité. Une effective territorialité du chien peut paraître vraisemblable et pourtant, le canidé n’est pas territorial.
Ce que vous considérez comme des comportements territoriaux chez le chien s’avèrent être des comportements que l’animal adopte pour communiquer avec son environnement. Ses réactions et ses actions peuvent prêter à confusion. Pourtant, elles permettent simplement à l’animal de signifier ses besoins vitaux. Un chien domestique ne ressent pas forcément le besoin de délimiter son territoire dans le quartier où il réside contrairement à un chat. C’est un animal doté naturellement d’un caractère sociable. Ce qui lui permet d’une certaine manière de tolérer la présence d’autres congénères du moment que ceux-ci restent en dehors de sa maison et de son jardin et qu’ils respectent une certaine proxémie.
Le chien est territorial sous une certaine mesure
Un animal territorial délimite une zone précise dans laquelle il se considère être en sécurité. Sur son territoire, l’animal en question peut vaquer à ses occupations sans crainte. Il voit toutes formes d’intrusions comme une menace susceptible de nuire ou de bouleverser ses habitudes. C’est pourquoi il défendra son territoire et empêchera tout autre congénère d’y pénétrer.
Un animal territorial dispose de sens aiguisés qui lui permettent de gérer son territoire. C’est une tâche difficile qui l’oblige constamment à patrouiller pour défendre sa zone de vie. Ce qui explique également que les animaux territoriaux se déplacent rarement. Or, le chien est amené à se déplacer assez souvent, ne serait-ce que pour effectuer ses promenades quotidiennes. Dans le cas d’une éventuelle territorialité du chien, celui-ci rencontrerait de grandes difficultés au moindre déplacement (déménagements, vacances, etc.). Même ses sorties quotidiennes pourraient devenir compliquées, car il serait amené à croiser d’autres chiens sur sa route. Ce qui attiserait certaines rivalités pouvant se manifester par des intimidations ou même finir par des agressions. Pour toutes ces raisons, la territorialité du chien reste abstraite. Tout du moins, le canidé ne sera pas considéré comme un animal territorial à proprement parler.
Le chien peut ressentir le besoin de protéger ce qui lui appartient, aussi bien sa maison que son maître. Cela ne veut pas dire qu’il est territorial. D’ailleurs, un territoire tel que le chien pourrait le concevoir ne se définit pas comme une zone facilement limitable comme le serait une frontière pouvant séparer deux pays.